Un autre coup dur pour le CQFA

Le Cégep de Chicoutimi déplore que la ministre de l’Enseignement supérieur ait autorisé, pour une deuxième année consécutive, un collège privé à offrir le programme pourtant exclusif de Pilotage d’aéronefs et rappelle du même coup au gouvernement québécois les engagements pris concernant la modernisation des équipements du Centre québécois de formation aéronautique (CQFA).

Un autre coup dur pour le CQFA

Saguenay, 24 août 2020 – Le Cégep de Chicoutimi déplore que la ministre de l’Enseignement supérieur ait autorisé, pour une deuxième année consécutive, un collège privé à offrir le programme pourtant exclusif de Pilotage d’aéronefs et rappelle du même coup au gouvernement québécois les engagements pris concernant la modernisation des équipements du Centre québécois de formation aéronautique (CQFA).

Pendant la période estivale, le Cégep de Chicoutimi a été informé par le ministère de l’Enseignement supérieur que le Collège Mérici de Québec avait obtenu l’aval de la ministre Danielle McCann d’offrir le DEC en Pilotage d’aéronefs.

Pour le Cégep de Chicoutimi, il s’agit là d’une répétition d’un fort désagréable scénario puisque le Collège Richelieu a reçu une autorisation similaire, en juin 2019.

« La décision du ministère de l’Enseignement supérieur vient une fois de plus affaiblir le concept de programme exclusif de formation, mentionne le directeur général du Cégep de Chicoutimi, M. André Gobeil. Permettre que des collèges privés situés dans des grands centres viennent directement concurrencer une École nationale fragilise l’enseignement supérieur en région. »

Le Cégep de Chicoutimi rejette l’argument que l’arrivée de collèges privés dans l’offre du DEC en pilotage d’aéronefs n’a pas d’impact sur le CQFA parce que les étudiants de ces écoles auront à payer leur formation.

« La très grande majorité des étudiants du CQFA proviennent des grands centres du Québec, ajoute M. Gobeil. Il est vrai de dire que ces apprentis pilotes n’ont pas à payer le coût de leurs études, mais ils ont à investir plusieurs dizaines de milliers de dollars pour vivre pendant trois ans au Saguenay, argent qu’ils économisent évidemment s’ils demeurent à Québec ou Montréal. »

Toujours en attente Il y a un an, le Cégep de Chicoutimi a privilégié le dialogue avec les représentants du gouvernement plutôt que la confrontation pour obtenir l’assurance que des gestes concrets visant à assurer la pérennité du CQFA seraient posés.

Le ministre de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, M. Jean-François Roberge, de même que la ministre responsable de la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Mme Andrée Laforest s’étaient engagés à ce que le CQFA puisse aller de l’avant dans ses projets de refonte du programme et d’acquisition de nouveaux équipements.

« Normalement, selon les règles du ministère de l’Enseignement supérieur, tous les programmes de formation des cégeps doivent être revus tous les sept ans, ce qui permet de s’assurer notamment que les cégeps disposent des équipements modernes et adéquats. Or, la dernière révision du DEC en Pilotage d’aéronefs qui a nécessité un investissement du gouvernement remonte à 1981, explique le directeur général du Cégep. »

Le Cégep a déposé au ministère de l’Enseignement supérieur tous les documents liés aux projets de développement. Malheureusement, ces dossiers font du surplace.

« Jusqu’à présent, nous avons obtenu l’autorisation d’acquérir trois nouveaux simulateurs de vol, précise le directeur du CQFA, M. Steeve Noreau. Malheureusement, on a refusé de nous octroyer les sommes requises pour construire les locaux où ceux-ci devaient être installés. »

L’incertitude face aux projets de développement du CQFA surprend puisque les ministres concernés par le dossier et même le premier ministre François Legault avaient publiquement manifesté leur intention d’augmenter la capacité d’accueil du CQFA, ce qui nécessite évidemment des investissements importants.

« Avec l’arrivée de la concurrence du privé, avec nos équipements qui prennent de l’âge, avec l’importance d’avoir la capacité de répondre aux besoins du marché, notre École nationale, un des fleurons du Saguenay-Lac-Saint-Jean s’effrite. Il est plus qu’urgent que le Cégep de Chicoutimi puisse rencontrer la ministre McCann et que celle-ci confirme que des actions concrètes seront posées rapidement », termine M. Gobeil.

Le Cégep de Chicoutimi a d’ailleurs écrit à la ministre de l’Enseignement supérieur afin d’obtenir ce rendez-vous. Il a également demandé l’appui de la ministre Laforest.

Depuis plus de 50 ans,  le Centre québécois de formation aéronautique du Cégep de Chicoutimi forme des pilotes qui rayonnent partout sur la planète et l’école nationale a même été l’objet récemment d’une émission à Canal D, « Pilotes de demain« .